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Réminiscences d'Homère chez Flavius Josephe

• Κοπιδάκης, Μιχάλης Ζ.

La première «leçon de poésie» que suivit Flavius Josephe {Antiquités Judaïques XX, 262) a dû être Homère. Son traité Contre Apion montre que l'historien connaissait aussi bien les textes homériques que leurs problèmes. Ses deux grandes oeuvres, La Guerre des Juifs et les Antiquités Judaïques sont émaillées de réminiscences d'Homère (mots homériques par excellence, formules, phrases proverbiales). Dans de nombreux passages de ces oeuvres, il développe des concepts et des idées homériques, et il emploie comme modèles d'imitation des classici loci de la poésie homérique. Dans La Guerre des Juifs (I, 374), il développe l'idée de «νίκη δ ' έπαμείβετοα άνδρας» (Ζ, 339). Dans le récit consacré aux croyances des Esséniens au sujet de la vie après la mort {La Guerre des Juifs I, 154-158), il n'est pas difficile de reconnaître les souvenirs de la description que fait Homère (δ, 561 et suiv.) des Champs Elysées et des êtres qui sont châtiés dans l'Hadès (λ, 576- 600). La description du pays de Gennisar {La Guerre des Juifs III, 516-519), rappelle la description par Homère du jardin d'Alkinoos (η, 112-131). Dans la lamentation sur les habitants de Jérusalem en proie à la famine {La Guerre des Juifs V, 429-433), on rencontre des réminiscences de l'épisode des Cyclopes et du thème de Γ«ούλομένης γαστρός» (η, 216-217; Ο, 344-345; ρ, 286-287). Dans le récit de l'aventure de Joseph {Antiquités Judaiïques II, 55-56), Flavius Josephe utilise aussi comme modèle l'histoire de Bellérophon et d'Anteia (Z, 160 et suiv.). L'engloutissement de l'armée égyptienne dans la Mer Rouge {Antiquités Judaïques II, 343-344) est naturellement décrit à partir du récit biblique, mais il est également dramatisé au moyen d'images qui sont empruntées à la tempête de Poséidon dans l'Odyssée (ε, 291 et suiv.). Des épisodes du Massacre des Prétendants (χ, 8 e t suiv., 79-88) servent de modèle à la dramatisation de l'élimination des Amalécites qui s'enfuient de l'armée de David {Antiquités Judaïques VI, 362-364). L'exclamation du vétéran Tiron à Hérode {Antiquités JudaïquesXVI, 380 «ποΐ ποτέ οϊχοντοα etc.») rappelle le cri de détresse d'Hécube (χ, 200-202), quand elle apprend que Priam a décidé d'aller réclamer le corps d'Hector. Enfin, dans le récit dramatique de l'assassinat de Gaius, l'historien emploie des formules tirées de l'Iliade (E, 40-42 et suiv.) Flavius Josephe a souvent recours à Homère pour donner plus d'animation, d'ampleur et de gravité a son récit. L'utilisation de modèles homériques vise également à la captano benevolentiae des lecteurs nourris de grec qui pouvaient apprécier l'ardeur de l'historien à imiter le poète.

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