Επιχειρηματολογικές στρατηγικές εις την Πολιτείαν του Πλάτωνος
Part of : Πλάτων : περιοδικό της Εταιρείας Ελλήνων Φιλολόγων ; Vol.53, No.1, 2003, pages 180-199
Issue:
Pages:
180-199
Parallel Title:
Les stratégies sous-tendant l' argumentations dans la république de Platon
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Abstract:
S'il fallait représenter schématiquement la structure de la République dePlaton, peut-être ne se trouverait-il pas de schéma plus adéquat que celui del'échelle double par l'un des côtés de laquelle grimpe le chercheur pourredescendre par l'autre côté, mais ce, à condition que cette échelle ait poursommet le roi philosophe conçu comme le contemplateur de la plus hautedes idées, c'est-à-dire de l'idée du bien. Mais pourquoi le philosophe roi sesitue-t-il au sommet de ladite échelle? S'il en est ainsi, c'est parce que le philosopheroi platonicien représente, au beau milieu de la République, et plusprécisément à la dernière section du livre cinquième, un remarquablerevirement qui détourne le dialogue de la dialectique socratique de typeinductif, telle qu'elle se trouve formulée principalement dans les cinqpremiers livres de la République, pour l'axer désormais sur une dialectiquede type déductif qui, en tant qu'elle est tout particulièrement caractéristiquede Platon lui-même, domine les cinq derniers livres du dialogue.La dialectique socratique (qui va de la partie au tout) et l'ontologieplatonicienne (qui va du tout à la partie) desservent toutes deux, dans laRépublique, la réflexion politique de Platon: la première, en tantqu'instrument destiné à faire progresser le dialogue politique qu'est laRépublique et la seconde, en tant que fondement ontologique sous-jacent del'institution politique qu'est la cité. En effet, si la préoccupation éthique deSocrate s'épuise dans la définition de ce qu'est la justice, la préoccupationde Platon est, quant à elle, centrée sur la compréhension de l'idée de justice,et ce, afin de pouvoir parvenir à la cité la meilleure et à l'âme parfaite. Ainsi,par son philosophe roi entendu comme contemplateur de la vérité, Platonamorce un tournant en donnant accès à la face descendante de l'échelledont nous avons initialement fait état. Cela signifie, au niveau ontologique,une descente de l'être jusqu'aux réalités sensibles; au niveau politique, del'être jusqu'à la cité; au niveau psychologique, de l'être jusqu'à l'âme et auniveau éthique, de la réalité de la justice jusqu'à la cité juste et à l'âme juste.À trois endroits du livre sixième du dialogue, le philosophe roi descend afinde légiférer dans les ténèbres selon l'ordre d'en haut; toutefois, sonintention n'est pas de fonder en l'occurrence une cité guerrière déterminéepar ses besoins les plus bas, mais bien une cité qui soit la meilleure et qui soit déterminée au départ du modèle divin, c'est-à-dire du Bien tel que leconçoit Platon.Notre thèse est de considérer que le thème du philosophe roi représenteun point de rupture dans le texte de la République au niveau del'organisation de l'argumentaire de Platon et un renversement de stratégieen faveur d'un raisonnement du type suivant: on passe de l'idée de justice et,plus globalement, de bien aux réalités concrètes de cité et d'âme de manièreà ce que l'une et l'autre soient effectivement ce qu'elles doivent être, àsavoir unité de la cité et unité de l'âme. Cette thèse se trouve confirmée parPlaton lui-même dans la mesure où de son propre aveu le thème en questionn'est qu'une digression. De fait, nous avons affaire ici à une digression couvrantla partie du dialogue qui va de la fin du livre cinquième à la fin du livreseptième; ce passage est donc particulièrement étendu, ce que justifieraitdifficilement une simple digression, si celle-ci ne devait pas revêtir toutel'importance d'un nouveau point de départ au sein du dialogue, mais pourcheminer cette fois en sens inverse.
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