Η νεωτερικότητα υπό φιλοσοφική θεώρησι : LA PROBLÉMATIQUE DE LA MODERNITÉ
Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.37-38, No.1, 1997, pages 57-65
Issue:
Pages:
57-65
Parallel Title:
La problématique de la modernité
Section Title:
Κομφορμισμός και Αμφισβήτηση - Κριτική και Αμφισβήτηση/Conformisme et contestation - La critique comme contestation
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Abstract:
La modernité renferme la notion de doute, de contestation, de refus, d’insurrection. Depuis le siècle dernier, elle est présente dans toutes les manifestations de la vie sociale et culturelle. Depuis Nietzsche qui essaie d’opérer un renversement des valeurs jusqu’à la réflexion des intellectuels sur la modernisation de l’Église catholique.La modernité exerce un attrait sur les hommes d’aujourd’hui, étant à la fois promesse et transcendance du présent à travers de constants renouvellements en vue de la conquête de l’avenir. Cette théorie part du principe que le moderne est nécessairement meilleur du point de vue de la qualité.C’est cette réflexion que l’esthétique essaie d’analyser en tant qu’approche critique de la forme artistique qui engendre une émotion esthétique. De par son caractère critique, l’esthétique procède à des comparaisons et des évaluations. Aussi se réfère-t-elle nécessairement à l’histoire de l’art* et étudie des périodes qui ont vu naître des formes artistiques et se sont distinguées pour leurs réalisations.Lorsqu’une école, une façon de faire, telle que le classicisme, se répète, on assiste à une saturation, d’où l’objection et la contestation qui en sont le corollaire naturel. Par conséquent, le caractère révolutionnaire des Impressionnistes s’inscrit dans les structures de la renaissance de la peinture.Ceux-ci s’insurgent à l’idée de l’imitation exacte des objets naturels de l’art académique. Ils considèrent que la contemplation du vrai, à travers l’immédiateté de l’impression et sous l’influence des variations de la lumière, ouvre de nouveaux horizons à la création artistique.On observe un phénomène analogue en littérature et plus particulièrement en poésie. Le surréalisme a été une réaction au vers édulcoré et à la musicalité superficielle de la strophe. A la rigoureuse rédaction des phrases succède l’image qui devient symbole et s’exprime librement. Selon les surréalistes, on est plus proche de la magie de la créativité lorsqu’on passe par la suggestion pour toucher l’inconscient des autres.Le caractère révolutionnaire se manifeste également avec la Brücke ou le Blaue Reiter, avec l’expression de la vie intérieure qui est pleine d’angoisse, d’insécurité et de tristesse, qui décompose êtres et choses et exprime leur aspect géométrique. Après la guerre, Camus a analysé l’absurdité de notre époque. Nous proclamons des valeurs auxquelles nous ne croyons pas ou que nous n’appliquons pas. L’absurde a été également habilement présenté sur scène par Ionesco et Beckett.La crise des valeurs à notre époque se reflète dans la personnalité disloquée de l’homme d’aujourd’hui qui demande une chose et en fait une autre. Par conséquent, la pureté des corrélations s’exprime en faussant la forme du réel, à travers la raillerie, l’autosarcasme, le persiflage. Mais on peut se demander si le succès du point de départ entraîne le mimétisme et si l’ensemble du processus bascule en cliché. Sommes-nous face à une esthétique conventionnelle des groupes dont la valeur se mesure en fonction de leur impact? C’est pourquoi la modernité devient modernisme au sens péjoratif du terme ou cherche le renouvellement à travers le métamodernisme, dont j’ai parlé dans le cadre d’une autre conférence.Je crois en la nécessité des tentatives et des quêtes, même des plus audacieuses. Or, celles-ci sont sans rapport avec l’indifférence pour le traitement technique, avec quelque chose de hâtif et de bâclé qui se cache sous le manteau de la spontanéité. L’imperfection est une antichambre, elle n’est pas de l’art. L’oeuvre d’art exprime un élan vers la perfection, elle n’est pas perfection. Sans cet exercice, l’art n’a pas d’«horizon».Le «poète» cherche le mot, car il vise le fond des choses. Sa langue révèle l’essence de la vie. Il demande, il dialogue, il crée. Son parcours est toujours personnel, donc original. L’expression est le point suprême de sa liberté. Il regarde, il choisit et il fait sentir ses visions. Lorsque la modernité embrasse les valeurs, elle s’avère créatrice. L’éblouissement que suscite l’oeuvre d’art devient notre propre objet d’attachement. La modernité n’est pas une simple attente du moderne qui triomphe de l’ennui, mais une possibilité réelle de liberté. La vision de la soi-disant spontanéité perd son aspect trompeur. Celui qui est authentiquement libre est un véritable révolutionnaire, car il révèle les structures essentielles de l’existence. Le «poète» refait le monde, car il sait créer.
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